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🌱 Introduction et Contexte
🌳 Parcours Professionnel et Rôle Actuel
🌍 Vivre et Travailler avec la Nature
🎤 Préparation aux Conférences
⏳ Le Concept de l’Arbre et du Temps
🌳 Longévité des Arbres et Adaptation
⚡ Phénomènes Rapides et Lents chez les Arbres
🌍 Ressentir les Pulsations de la Nature
%Est-ce que dans ma vie de tous les jours, où je travaille et où je n’ai pas beaucoup de temps pour moi, les enfants, le métro… est-ce que, si j’ai deux heures devant moi je peux ressentir cette pulsation dans un parc, sans avoir forcément une forêt primaire à côté de chez moi?)
👣 Se reconnecter à la terre : pieds nus et bien-être
(Aborde l’importance du contact direct avec la terre pour la santé physique et mentale.)
🌿 Les bienfaits insoupçonnés de la reconnexion
(Explore les effets bénéfiques sur les inflammations, les allergies et les maux de tête.)
🌱 Les bases d’un écosystème : la graine comme origine de la vie
(Examine le rôle fondamental de la graine dans le cycle de la vie.)
🌳 De la petite forêt à l’écosystème global
(Décrit l’évolution des écosystèmes, de la petite forêt à la grande forêt et leur biodiversité.)
🌏 La forêt, un système puissant et interconnecté
(Met en lumière les interactions entre la forêt, les rivières, les océans et les oiseaux migrateurs.)
Ernst Zürcher – Entretien avec Dominique Gouron
Bonjour Ernst. Alors, nous en sommes à la fin du deuxième forum international de l’arbre. Je t’ai connu déjà lors du premier auquel tu as participé au sud du Vercors. Quelle est ta profession ?
- Ernst : Je suis ingénieur forestier. Ensuite, j’ai fait ma thèse, je suis docteur en sciences et j’ai ensuite enseigné comme professeur dans différentes universités, j’ai fait de la recherche et aujourd’hui, je continue à faire de la recherche tout en étant ingénieur.
Tu restes donc dans la recherche. Ton métier actuel, c’est chercheur, c’est bien ça ?
- Ernst : Oui, chercheur sur les arbres, sur la chronobiologie des arbres et des rythmes en particulier, mais aussi sur le fonctionnement des forêts.
Ok, tu exerces où actuellement, et où habites-tu ? C’est ta maison à toi ?
- Ernst : Mon habitat est au pied du Jura, entre Berne et Lausanne. J’aime beaucoup voyager, bouger, mais je me retrouve toujours dans des environnements naturels. Dès que j’arrive quelque part, je me demande où sont les arbres et je vais me rapprocher d’eux, de préférence en contact avec les gens.
Et tu as fait plusieurs conférences dans ces forums. À qui penses-tu lorsque tu prépares ta conférence ? Quand tu l’écris, comment cela se passe-t-il ?
- Ernst : Oui, c’est sûr. Lorsqu’on prépare une conférence, c’est avant tout une manière de se connecter avec les gens à qui l’on parle. C’est un véritable échange avec la réalité extérieure, un dialogue pour comprendre et expliquer ce que l’on connaît.
Alors, tu connais bien les forêts, les arbres sacrés, tu parles de chronobiologie. Est-ce que tu peux me parler en quelques mots du temps des arbres ?
- Ernst : Le temps des arbres est un temps énorme. Certains arbres sont pratiquement immortels, car leurs pousses grandissent, et une fois qu’ils sont très vieux, très grands, le tronc à l’intérieur pourrit, mais il peut faire des racines à l’intérieur de son tronc et régénérer un tronc à partir de l’humus qu’il a lui-même formé.
D’autres arbres déposent leurs branches basses contre le sol et là, où les branches touchent le sol, des racines se forment. L’arbre va ainsi se déplacer lentement dans le paysage, et il peut devenir extrêmement vieux, pendant plusieurs dizaines de milliers d’années.
Le temps des arbres est donc très différent du nôtre. L’arbre ne meurt pas comme un animal. Il peut continuer à vivre, dans une partie de lui-même, tandis qu’une autre partie se transforme lentement. Il a une puissance de vie incroyable. C’est une manière unique de vivre dans le temps.
Et c’est pour ça que c’est important. C’est très enrichissant pour nous d’être dans cette atmosphère forestière et d’être proches de ces arbres, qui sont les maîtres.
Mais pourtant, ces arbres vivent aussi avec des écureuils qui sont hyper-speed. Comment ces phénomènes rapides s’articulent-ils avec ce temps long des arbres ?
- Ernst : C’est une bonne question. Ces phénomènes rapides, comme l’action des écureuils ou les mouvements des branches, coexistent avec le temps long des arbres. Chaque printemps, les nouvelles formations se créent très rapidement. Les premiers vaisseaux se forment en quelques jours. Cela peut être aussi rapide qu’un écureuil qui grimpe et descend un arbre.
Tu parles fréquemment de pulsations. Est-ce que tu peux m’expliquer ce que cela signifie ? Est-ce que l’on peut ressentir ces pulsations dans la vie quotidienne, même sans être dans une forêt primaire ?
- Ernst : Le plus simple pour ressentir ces pulsations, c’est de faire quelque chose que l’on a oublié de faire depuis longtemps : lorsque l’on est dans un parc, il suffit de s’arrêter, et si le temps le permet, de se mettre pieds nus. Le contact avec le sol permet de créer de nouvelles connexions. C’est un moyen simple de se reconnecter à cette pulsation de la nature.
Dominique : Là, dans un parc, le plus efficace et le plus simple, c’est quoi ?
Ernst : Le plus simple, c’est de se mettre pieds nus, ou bien de dénuder les bras ou les jambes pour être en contact, peu à peu, avec la terre. Parce que c’est comme ça qu’on a vécu pendant ces 500 000 ans, et le courant électrique du sol nous traverse. Les endroits douloureux, les inflammations, diminuent. Cela peut même soulager certains maux, comme ceux liés à la médecine, les troubles de la dépression, et même les maux de tête.
Dominique : Même les allergies ?
Ernst : Oui, les allergies diminuent aussi lorsqu’on se reconnecte. Ainsi, pour ressentir de nouveau le lien avec la terre, notre propre ancrage, et pour mettre en connexion ces deux dimensions, il faut vraiment chercher ce contact.
Dominique : Et alors, pour conclure, y a-t-il une limite minimale à un écosystème pour qu’il puisse produire la vie ?
Ernst : Le premier écosystème capable de produire la vie, c’est la graine. Elle contient tout pour l’avenir. Il suffit de la placer dans des conditions optimales d’humidité, de sol, ou même sur du papier humide. Avec un peu d’eau, elle germe. C’est la première forme de vie.
Mais si on pense en termes d’arbres, quand on en a plusieurs, on obtient un petit peuplement. Une petite forêt de quelques mètres de diamètre, avec peut-être des buissons pour former des lisières. Là, on crée un écosystème avec une petite faune. Bien sûr, on n’aura jamais un ours dans cette petite forêt.
Si l’on agrandit la forêt, avec toute la diversité qu’elle peut accueillir, on obtient une moyenne faune. Dans une très grande forêt, on voit apparaître la grande faune. Et c’est là que cela devient fascinant : la forêt déploie toute sa puissance, influençant les rivières jusqu’aux océans qui lui apportent des poissons, et les oiseaux migrateurs qui voyagent jusqu’à d’autres continents avant de revenir.
C’est cela, une forêt puissante.
Dominique : Merci beaucoup, Ernst.
Ernst : Merci à toi.