Oubliez tout ce que vous savez sur les plantes à bulbes car vous feriez plus de mal à vos crocus que de bien ! Le Crocus à Safran est une gracieuse petite plante, à la floraison inversée – La plantation des bulbes, appelés cormes, se fait en été et les fleurs se récoltent à l’automne.

Une fois vos fleurs de crocus récoltées vous devrez prélever les parties rouges, appelées stigmates, et les faire sécher puis maturer bien au sec, si possible dans le noir, jusqu’à Noël pour obtenir le précieux safran.

La culture et la récolte du safran sont faciles. Crocus sativus ne nécessite ni arrosage, ni fumure, ni pesticides.

Cette culture totalement bio demande principalement de la main d’œuvre au moment de la plantation et du renouvellement de la safranière une fois tous les 6 à 10 ans. Un désherbage régulier est souhaitable. Aucun arrosage n’est nécessaire. Le crocus apprécie les sols aérés, non tassés.

En cas d’attaque parasitaire, la Safranière du Val d’Arly™, déterre tous ses bulbes, conserve les bulbes sains et les replante ailleurs, si possible plus en profondeur, dans un terrain bien drainé.

Préparation du terrain :

Si nécessaire, effectuer une fumure plusieurs mois avant la plantation avec un fumier bien mûr, pour éviter la contamination fungique. Il ne sera plus possible d’engraisser le sol par la suite, les crocus devant être « laissés tranquilles » jusqu’au renouvellement de la safranière.

Un bulbe, appelé corme, donnera chaque année environ 4 bulbilles. Après plusieurs années on atteindra une densité de 50-70 bulbilles/m², ce qui est trop.
Le développement de ces bulbilles appauvrira le sol de ses nutriments, en conséquence, une rotation de culture après le renouvellement de la safranière sera nécessaire.

A la Safranière du Val d’Arly™, nous avons labouré un champ pâturé, en traction animale puis passé la herse. La plantation est effectuée elle aussi avec le cheval en refaisant un trou au bêchar pour chaque bulbe afin de les planter à 30 cm sous terre.

Cette technique permet d’éviter certains ravageurs des cultures (chenille de la noctuelle, du hanneton etc.) et le gel. Le Crocus gèle autour de -14°C.

Plantation :

Nous avons choisi de planter les bulbes en quinconce, à environ 30cm les uns des autres.

Entretien :

Un binage régulier permet d’éviter le tassement du sol et l’envahissement du sol par les racines.

2 pratiques de désherbage ont cours à la safranière (selon les années) :

  • soit 3-4 désherbages par an, en choisissant judicieusement les adventices qu’on laisse pousser.
  • soit un binage régulier en suivant le calendrier biodynamique.

Le Crocus, sensible aux maladies cryptogamiques, n’aime pas du tout l’humidité. On évitera toutes les techniques de mulching, de couverture végétale ou bâchage. On ne le plantera pas en aval d’une zone irriguée.

Autres ennemis du Crocus sativus : Les grands herbivores, particulièrement friands des feuilles (de septembre à juin), tirent sur les bulbes et tassent le sol. Il est préférable de limiter leur présence !!

Récolte :

Les premières feuilles apparaissent environ 15 jours après un coup de froid bien en-dessous de 10°C (vers la mi-septembre en général). Suivent les fleurs 1 mois après.

Leur apparition est progressive, et augmente de jours en jours.

Lorsque les fleurs ont décidé de sortir, elles s’ouvrent, quoi qu’il arrive. Ce phénomène a lieu entre 8h et 11h, le matin, lorsque le soleil les baigne.

Les premiers et derniers jours de la récolte, il y a donc peu de fleurs, mais il faut les cueillir chaque matin.

Le soleil et la pluie abîment les stigmates contenant la safranine (rouge!). Comme il n’y a rien pour retenir verticaux les stigmates, ceux-ci s’affaissent lorsque la fleur s’ouvre complètement. Les fleurs grandes ouvertes sont bonnes pour les photographes, pas pour les gourmets.

L’émondage et le séchage :

On cueille les fleurs une à une, à la main. Dans les heures qui suivent, on sépare le stigmate du reste de la plante, qu’on met à sécher rapidement, à l’abri de la lumière.

La Safranière du Val d’Arly™ ne possède plus d’étuve, le safran est séché près du poêle à bois. Lorsqu’il est bien sec (stigmates cassants), il est mis à mâturer dans une boîte hermétique, à l’abri de la lumière.

Comme le bon vin, le Safran du Val d’Arly est vendu plusieurs mois après la récolte. Son arôme une fois infusé dans une petite quantité de liquide -lui-même incorporé aux plats- rappelle immédiatement l’odeur florale de la cueillette, qui accompagne la saveur tant appréciée des gastronomes.

Catégories : Biodiversité

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